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Jacques léonard Maillet - photo1
Jacques-Léonard MAILLET

Jacques léonard Maillet - photo2
Jacques-Léonard MAILLET

Jacques léonard Maillet - photo3
Rare pose décontractée pour l’époque!

Jacques léonard Maillet - photo4
Un autre cliché toujours issu des albums de famille

Biographie

Les News:

  • Visite du musée CHRISTOFLE
  • Les récits de l'atelier: un livre pour enfants de J. MAILLET
  • Cigale et Bourdon: une opérette de J. MAILLET/J.TOUZIN/P.L.DEFFES

Jacques-Léonard MAILLET est né à Paris le 12 juillet 1823 au 8 Marché Beauveau (l’actuelle place d’Aligre). Son père s’appelait Léonard Simon MAILLET, sa mère Louise Elisabeth AVIGNON. Monsieur MAILLET père vécut toute sa vie du coté du Faubourg St Antoine (13, rue de Cotte) où il exerça la profession de menuisier. Il décéda au 10, rue de Picpus le 24 août 1866. Son épouse décéda avant lui.
Jacques MAILLET eût probablement un frère ainé (Jean-Baptiste Simon Maillet, né en 1820) dont je n’ai que peu de traces et une sœur qui lui survécu; épouse d’Armand MALTAUX, elle habitait la commune de Puteaux.
Jacques MAILLET épousa Adrienne Désirée VARE le 31 décembre 1856 dont il eût 3 filles: Léonie, Eugénie et Isabelle. Ils habitent successivement au 5 rue Carnot puis au 49 boulevard Lannes à Paris. Il se séparent probablement ensuite puisque Adrienne Varé termine sa vie à Précy sur Oise où se marieront les trois filles. Deux ans avant sa mort, alors qu’il était veuf d’Adrienne VARE, il épouse Jenny TOUZIN (poête) née GRIMAULT qui se trouve à cette époque en si mauvaise santé qu’elle ne peut se déplacer et que son mariage doit être célébré à son domicile. Il décéda le 14 février 1894 après avoir perdu sa fille ainée Léonie morte en couche à l’âge de 34 ans le 13 janvier 1893. Il fût inhummé au cimetière du Père Lachaise (Concession reprise en 1984, aucune trace de l’endroit exact ni du monument).
Hormis les dernières années de sa vie perturbées par de nombreux évênements familiaux, Jacques MAILLET sculpta sans discontinuer et exposa ses œuvres aussi bien à Paris qu’en province où il voyagea probablement à de nombreuses reprises pour sa carrière (Nantes, Montauban...). Il acquit suffisamment de notoriété pour vivre très confortablement de son art et être admis dans les hautes sphères de l’état. Il nous laisse une œuvre complète pour partie visible dans les musées nationaux, les églises et bâtiments publics, et pour le reste probablement disséminée dans des collections privées et susceptible à tout moment de réapparaître sur le marché de l’art au gré des ventes....

Sculpteur français, son œuvre est très marquée par les thèmes antiques ou bibliques. Elle comporte également des petites terres cuites et des modèles pour orfèvre. L’artiste se partagea entre le style néo-grec académique et le style romantique.

Jacques MAILLET fréquenta d’abord une école de dessin du Faubourg Saint-Antoine, puis entra à l’âge de 17 ans à l’école des Beaux-Arts le 1er octobre 1840 (date confirmée dans le registre matricule des élèves de l’école: AJ52327 N°1909), remporta, alors qu’il était élève de élève de Jean-Jacques Feuchère, le deuxième grand prix de Rome de sculpture en 1841, puis étudia sous la direction de James Pradier. A vingt ans, le jeune Maillet n’a pas que la sculpture en tête...et déçoit un peu ses professeurs:
"Il y a deux ans que M. Maillet a obtenu un second grand prix, il n’avait alors que dix huit ans; la confiance, si commune à cet âge, et la bonne opinion que ce demi-succès lui aura fait concevoir de lui-même, ont sans doute amené quelque relachement dans son travail, car, depuis ce temps, il n’a fait aucun progrès, et même il peut être classé aujourd’hui parmi les plus faibles du concours. En effet, si dans sa composition nous exceptons une figure d’enfant placée à droite, qui a beaucoup de jeunesse, nous trouverons que tout le reste est fort insignifiant, que les têtes sont sans caractère et les draperies très lourdes..."

Malgré cela son classement pour chaque année montre une belle progression (1841: admis, 1842: admis, 1843: 6ième, 1844? 1845: 2ième, 1846: 1er, 1847: 3ième (archives nationales AJ52/234). Le 4 septembre 1845, Pradier écrit au directeur des Musées le comte de Cailleux:
"[...] Je compte encore sur votre bonté pour me faire obtenir ce morceau de marbre grec qui, je vous répète, ne peut servir qu’à moi. [...] Vous verrez, cher de Cailleux, que si vous me permettez de faire votre buste comme j’en ai l’espérance, ce que je saurai faire du restant de ce marbre. [...] L’exposition en sculpture est ouverte à présent. MM. Guillaume et Maillet, mes élèves, ont beaucoup de chances; M. Moreau aussi, élève de Ramey et Dumont. Les autres font fiasco, à part cependant Thomas qui n’est pas mal."

En 1847 il gagna le premier grand prix de Rome sur le sujet de concours: Télémaque rapportant à Phalante l’urne renfermant les cendres d’Hippias , puis quitta ensuite l’école et parti alors pour Rome où il séjourna pendant quatre ans à l’Académie de France (on trouve trace de son passage en tant que résident à la villa MEDICIS du 26/01/1848 au 31/12/1851). Il reçu là bas la visite de Gustave Flaubert et Maxime Du camp comme l’atteste une lettre de Flaubert à sa mère (Rome, 29 mars 1851):
"Nous avons été faire une visite à Maillet, l’ancien élève de Pradier, que tu as vu dans son atelier. Il nous a parfaitement reçus, et a eu l’air content de nous revoir."

Il revint en France en 1853, rapportant à son retour à Paris le groupe Agrippina et Caligula (marbre, salon de 1853), son premier objet exposé dans un salon et qui lui valu une première médaille. Plus tard il fût encore récompensé d’une 2ième médaille à l’exposition universelle de 1855, d’un rappel de première médaille en 1857, et d’une 3ième médaille à l’exposition universelle de 1867. Toutes les récompenses qu’il recevra lui seront décernées sous le second empire.

(Veron 1876, page 208)

"Sculpteur poête, gréco-romain par la base, il s’inspire de thèmes antiques ou bibliques avant de donner des modèles d’orfèvrerie et des sujets de genre"

(Veron 1876, page 213)

"Ce régénérateur de notre grand art, qui a reçu de nombreuses commandes officielles: Paris-Louvre, Opéra, Hotel de ville, églises S. Séverin, Ste Clotilde, S. Leu, La Trinité, S. Joseph - est aujourd’hui l’un des sculpteurs les plus injustement ignorés de nos comtemporains.

MAILLET s’est spécialisé dans la sculpture décorative pour les bâtiments publics et a travaillé sur les trois grands chantiers de construction parisiens de la deuxième moitié du 19ème siècle, l’ Opéra GARNIER, l’ Hôtel de Ville, et le Louvre ainsi que sur de nombreuses églises.
Son œuvre la plus connue est la statute d’Agrippine portant les cendres de Germanicus, qui lui valut la Légion d’honneur sur recommandation du Vicomte GALLEMANT DE MARENNES:

Archives du Louvre S30:

Lettre du Vicomte au surintendant NIEUWERKERKE(*) (22/06/1861):

"...il peut compter sur ma bonne volonté en faveur de cet artiste..."
"...car le pauvre garçon avait espéré cette récompense à la dernière exposition, et il serait bien cruel pour lui d’être encore déçu de ses vœux les plus chers..."

Lettre de remerciements de NIEUWERKERKE du 5 juillet 1861:

"...Maillet est le plus heureux des hommes et son bonheur est doublé sachant bien qu’il doit sa nomination à votre bienveillant appui..."

Le 31 octobre 1866 NIEUWERKERKE transmet à Maillet les insignes et le brevet conférés par le roi des Belges à l’occasion d’une exposition.

Le 8 novembre 1866 Maillet demande au surintendant quand il pourrait venir le remercier de lui avoir fait remettre la croix de Chevalier de l’ordre de Léopold, il écrit:
"...Toutes les bonnes nouvelles qui me sont arrivées dans ma vie d’artiste m’ont été transmises par vous, Monsieur le surintendant..."

Dans ces travaux et quelques sculptures libres telles que le groupe Agrippina portant les cendres de Germanicus (marbre, 1861) il a démontré son adhésion au modèle néoclassique. Il a participé également aux développements techniques et à la fabrication en série d’objets d’art, et inventé un procédé de polychromie aux termes de 4 années de recherches (procédé de coloration dans la masse). Il réalisera ensuite de nombreuses statuettes décoratives en terre polychrome très prisées à l’époque.

Les déceptions de l’artiste:

- JL MAILLET était ami avec Jean-Baptiste CARPEAUX lui même prix de Rome et qui sculpta le très célèbre groupe "La danse" visible à l’entrée de l’opéra Garnier. Un différend les opposa lors de la réalisation de "La fontaine aux quatres parties du monde" qui fût finalement exécutée par CARPEAUX (jardins de l’observatoire, original au Musée d’ Orsay). Maillet souhaitait que le monument rappelle les cinq parties du monde, mais il ne fût pas assez téméraire pour imposer ses vues et la proposition de Carpeaux l’emporta.
- A 45 ans, il participe avec l’architecte Hénard au concours pour le MONUMENT A INGRES pour la ville de MONTAUBAN, malgré un projet très soigné, il obtient la 2ième place et une récompense de 1000F (projet n°12). ETEX obtient la commande avec un projet beaucoup moins abouti mais plus original et MAILLET s’estima floué et jugea que les résultats avaient été bafoués. Il fût sans doute déçu du choix final de la mairie de Montauban en faveur du projet d’Etex alors que le sien avait été sélectionné par les beaux arts et celui d’Etex mis hors concours car jugé non conforme au cahier des charges.


SES PROFESSEURS:

JEAN-JACQUES FEUCHERE (1807-1852):

Sculpteur, peintre, émailleur. Fidèle au classicisme (antiquité, sujets historiques). Révèle un réel effort d’ouverture aux idées nouvelles (romantisme)

JEAN-JACQUES PRADIER (dit JAMES PRADIER, 1790-1852):

Premier prix de Rome en 1813, son style académique s’inspire de l’antiquité, mais il a déjà des idées romantiques. Surnommé "le dernier des grecs", c’est le sculpteur le plus renommé sous le règne de Louis Philippe.

Nota bene:

- la photo du haut est extraite du livre "La sculpture de l’antiquité au XXième siècle" TASCHEN page 892. On y voit JL Maillet avec une équipe de sculpteurs sur un échaffaudage de bois et travaillant au décor de l’attique (facade de l’opéra Garnier). Mais il est difficile de savoir lequel est Jacques Léonard parmi les 2 ou 3 personnages centraux.

Les autres photos sont issues des 2 albums de la famille MAILLET que nous conservons précieusement.

(*) NEUWERKERKE:

Directeur des musées dès 1849, Sénateur, Surintendant des Beaux-Arts à partir de 1863, le comte Emilien de Nieuwerkerke (1811-1892) joua un rôle fondamental dans la politique culturelle sous Napoléon III. Bien que critiqué pour certains aspects de sa gestion, il fut un administrateur actif et compétent jusqu’à la chute du Second Empire en 1870. Directeur du Louvre, supervisant l’organisation du Salon, il mena également à bien une difficile réforme de l’Ecole des Beaux-Arts. On sait moins que Nieuwerkerke eut aussi une activité d’artiste et de collectionneur. Il poursuivit une carrière de sculpteur qui l’amena à exécuter des commandes officielles et à exposer au Salon. Il constitua une importante collection personnelle d’objets d’art, d’armes et d’armures anciennes et fût le deuxième collectionneur d’armes après Napoléon III.
Nieuwerkerke fut, pendant 20 ans, pour Napoléon III, l’équivalent d’un ministre des Affaires culturelles; sa sculpture, que d’aucuns jugeront académique, est bien faite. Les Goncourt ont rapporté, dans leur Journal, de nombreuses anecdotes sur sa liaison mouvementée avec la princesse Mathilde, liaison qui participa à sa rapide ascension sociale.

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